lundi 25 avril 2011

Nouvelle Littéraire

Fréquence

J’ai ouvert la télévision et j’ai écouté comme à mon habitude l’actualité. L’animateur à la voix grave a retenu mon attention lorsqu’il a parlé de la disparition d’un brillant avocat britannique, sur le point de gagner un procès contre un membre de la famille royale accusé d’avoir abusé d’une jeune fille. Pas l’ombre d’un indice n’avait été trouvé et déjà, les autorités avaient peine à retrouver l’homme de loi sain et sauf. J’ai fermé la télévision et je suis allé me coucher.

Deux semaines se sont écroulées, semaines durant lesquelles se sont entremêlées une multitude de pensées sur ce sujet… et ce, jusqu’à ce qu’un matin on sonna à ma porte ! Le facteur m’a remis une boîte, dans laquelle avait été mis un coffre. Examinant le cube de métal avec soin, je n’ai vu aucune ouverture. Après avoir à maintes reprises essayé de l’ouvrir, j’ai laissé la boîte près de mon ordinateur et désespéré, j’ai écouté une chanson à mon goût. Lorsque que la chanteuse a atteint une certaine note, laquelle était très élevée, le coffre s’est soudainement ouvert ! Surpris, j’ai regardé à l’intérieur de la boîte et de celle-ci a jailli une lueur bleue, formant le visage de l’avocat disparu. Une voix, qui semblait être celle de l’homme,  a parlé « Si vous écoutez ceci, c’est parce que j’ai été tué. J’ai cru, et il semblerait, eu raison, qu’en tant qu’audiologiste mondialement réputé, vous sauriez trouver la combinaison pour ouvrir le coffre. À l’aide de fréquences que vous trouverez dans un lecteur MP3 contenu dans l’enveloppe au fond de cette boîte, j’aurai fort besoin de votre assistance pour démystifier mon assassinat. Allez à Londres, c’est là, si vous acceptez, que vous trouverez… » La lueur s’est éteint et la boîte a explosé, déclenchant mon détecteur de fumée.

Basse de Paul McCartney
Déconcerté mais mordu d’aventures, j’ai pris mon manteau et je me suis envolé pour la capitale anglaise. Dès que je suis sorti de l’aéroport, j’ai entendu la première fréquence que l’avocat m’avait laissée sur le MP3, soit le klaxon d’un taxi. Celui-ci me fit faire le tour de la ville et quand midi sonna, j’ai entendu la deuxième fréquence, laquelle étant le son des cloches du parlement de Londres. Je suis entré dans l’édifice parlementaire en j’ai entendu la troisième fréquence après de longues recherches auditives. C’étais la note sur laquelle un groupe semblait débuter toutes ses chansons. Ils jouaient devant le premier ministre qui recevait ce soir là des membres de la famille royale. Après trois titres, écouter ce groupe devenait lassant, mais cela semblait tout de même plaire aux convives. Le bassiste du groupe avait un instrument similaire à celui de la rock star Paul McCartney. Étant sûr de ma mise, je pris le premier taxi pour me rendre à Liverpool, dans un sous-sol où les Beatles jouaient lors de leurs premiers concerts. Je suis arrivé en ce lieu lugubre et humide, où une forte odeur piqua mon odorat. J’ai trouvé sous un banc de mouches le corps inerte de l’avocat. Il portait un magnétophone dans sa poche, qui répétait une série de fréquences.

Je me rendis à sa maison maintenant abandonnée à Liverpool, où j’ai trouvé un coffre-fort doré. J’ai su repérer les fréquences et les associer à des nombres qui, ensemble, se sont avérés être la combinaison du coffre-fort, que j’ai ouvert. Il contenait toute l’enquête de l’avocat : les témoignages, les preuves, tout ! Je me suis retourné avec tous les papiers et soudain, j’ai entendu un funeste son ; ma chemise s’est rapidement imprégnée de sang et je me suis effondré au sol, échappant tous les papiers de l’enquête, que j’étais sur le point de remettre à la justice. Un homme en complet noir portant l’insigne royal mit feu aux documents de l’enquête et je vis la culpabilité du prince s’envoler, comme mon corps maintenant paralysé, s’embraser dans la feu consumant la luxueuse demeure… 

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